Célébration de Nostra Aetate

cinquantième anniversaire de la declaration conciliaire Nostra Aetate

Ein Karem le 28 octobre 2015

 

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une belle célébration eucharistique réunissait tout la famille de Sion à Ein Karem ce 28 octobre pour le cinquantième anniversaire de la déclaration Nostra Aetate au Concile Vatican II. le père Michel Remaud présidait la célébration. avec son autoristion nous partageons son homélie.

“En ce 28 octobre, je ne peux éviter de rappeler un souvenir qui est resté gravé dans ma mémoire. C’est le 28 octobre 1958, un jour de fête d’apôtres, que Jean XXIII a été élu pape. Sept ans plus tard jour pour jour, son successeur Paul VI a promulgué la déclaration Nostra Aetate. Peut-être faut-il voir dans ce double anniversaire plus qu’une coïncidence.
Quand Sœur Anne-Catherine m’a demandé de l’informer à l’avance de ce que j’allais dire ce matin, je me suis souvenu de ce que le pape François avait rappelé aux prédicateurs dans son exhortation apostolique sur la joie de l’Évangile: les homélies ne doivent pas ressembler à des conférences. J’essayerai donc de me tenir aussi près que possible des textes bibliques de la liturgie de ce jour et de souligner les correspondances entre ces lectures et l’enseignement du dernier concile sur la relation de l‘Église au peuple juif. Et là encore, on ne peut que remarquer combien la Providence a bien fait les choses, puisque les rapprochements s’imposent d’eux-mêmes.
L’évangile nous rappelle le choix de ces douze juifs qui vont devenir les colonnes sur lesquelles Jésus va fonder sa communauté. Douze, comme les douze tribus d’Israël dont ils seront la continuation. Et l’épître aux Éphésiens le rappelle : la construction dans laquelle nous sommes intégrés a pour fondation les apôtres et les prophètes.
«Vous n’êtes plus des étrangers ni des hôtes», dit Paul, qui va dire plus loin que « les païens sont admis au même héritage, membres du même corps, bénéficiaires de la même promesse », dans le Christ Jésus. Par grâce, les païens sont intégrés à la construction dont les douze apôtres sont les fondements.
Le concile, comme vous le savez, a parlé deux fois des juifs. D’abord dans la constitution sur l’Église, pour les mettre au premier rang de ceux qui sont « ordonnés » à l’Église, orientés en quelque sorte vers elle, sans en faire partie. Il nous rappelle ainsi que depuis la prédication de l’Évangile, les juifs sont appelés. Non pas appelés à perdre leur identité pour se dissoudre parmi les nations, mais à franchir une nouvelle étape, par le Christ, dans l’unique alliance conclue une fois pour toutes avec Abraham et sa descendance. Si nous étions tentés de penser et de dire « il ne leur manque pour être parfaits que d’être comme nous», saint Paul nous dit que nous n’avons pas à nous glorifier de ce que nous avons reçu par pure grâce, sans aucun mérite de notre part ; et la déclaration Nostra ætate nous rappelle qu’il y a un seul olivier sur lequel, nous les païens, nous ne serons jamais que des branches greffées, sur l’unique tronc qui soutient toutes les branches.
Nous célébrons un mystère de déchirement et de réconciliation, et ce double mystère est au cœur même de la célébration eucharistique. Le déchirement avait été annoncé par le vieillard Siméon, qui avait prédit que Jésus serait cause de division en Israël. Nous croyons aussi que la mort de Jésus est source d’unité. Cette unité, il n’est pas en notre pouvoir de la réaliser, elle ne peut être que l’œuvre de Dieu. Nous ne savons pas quand ni sous quelle forme elle se réalisera. Mais nous pouvons au moins nous efforcer de supprimer ce qui y fait obstacle, et c’est à quoi le concile nous appelle lorsqu’il nous invite au repentir et à la connaissance mutuelle.
Nous rendons grâces au Père qui nous a greffés sur le tronc de la promesse, et nous lui demandons de purifier nos cœurs pour que nous soyons toujours des artisans de paix et de réconciliation.”

homélie du Père Michel Remaud


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